Récit d’accouchement partie 2 de 4
Je savais en partant que l’épidurale serait « obligatoire » pour moi. Quand on accouche de jumeaux naturellement, il faut être préparé à tout, de la grande extraction à la césarienne d’urgence. Alors on nous exige d’être gelées. Point barre.
L’anesthésiste arrive accompagné d’un résident. On dirait qu’à eux 2 ils gèrent directement les appels du 911. Toujours au téléphone à discuter d’un cas avec un autre professionnel de la santé. Le résident a le malheur de discuter d’un cas au téléphone pendant une de mes contractions. Moi de dire beaucoup trop fort : « On s’en sacre tu de son accident de hockey! » Mon chum tente de rattraper mon impolitesse en demandant au résident s’il peut continuer sa discussion en dehors de ma chambre? Hé bien non, ils doivent gérer un paquet d’urgences en même temps qu’ils effectuent mon épidurale.
Une fois le médicament coulant dans mes veines, tout est devenu beau, tout le monde est redevenu fin à mes yeux : je ne ressentais plus aucune douleur! Il était 14h; chéri qui était à mes coté depuis tôt le matin a enfin pu récupérer sa main. Le moniteur nous montrait des contractions d’une intensité encore plus élevée que tout ce que j’avais subi jusque-là, mais je ne ressentais rien. J’en ai profité pour ordonner à chéri d’aller s’alimenter et prendre une marche. Moi, j’en profite pour somnoler!
Mais comment font certaines femmes pour se passer de ça lors de leur accouchement?
C’est sur l’heure du souper que l’on me transfère en salle d’accouchement (un accouchement de jumeaux, ça ne se fait pas dans notre chambre, mais en salle d’accouchement, vous savez, celle avec les gros néons au plafond). Je devrai commencer à pousser sous peu, bébé #1 s’en vient! Dre Zen m’informe cependant qu’elle a de la visite pour souper à la maison, que ce ne sera pas elle qui m’accompagnera dans mon sprint final. Je suis un peu déçue, mais je reste confiante. La vie met les bonnes personnes au bon moment sur notre chemin.
Pour débuter, on me suggère de commencer le travail en ne poussant qu’aux contractions qui me conviennent, pour ne pas m’épuiser trop rapidement.
Comme je les sens à peine c’est l’infirmière qui m’informe de la venue d’une bonne contraction et qui me laisse décider si je pousse ou pas. Après 1h30 de travail, la tête de bébé #1 avait progressé, mais son moniteur cardiaque nous indique des baisses qui commencent à être inquiétantes. Bébé se fatigue de subir les contractions. Le médecin est appelé; ça l’inquiète, le rythme cardiaque descend trop bas, ce bébé doit sortir de là…
Après discussion on décide d’y aller avec la ventouse. En 2 minutes, à 20h30, j’ai mon premier gars sur le ventre. Moi je suis aux anges, mais autour de moi, on s’inquiète…