PNEUMOTHORAX
Q : Qu’est-ce qu’un pneumothorax?
R : Pour comprendre ce qu’est un pneumothorax, il faut s’imaginer les poumons logés à l’intérieur de la cage thoracique, entourés d’une enveloppe comportant deux feuillets. Cette membrane, qu’on appelle la plèvre, comporte un feuillet qui recouvre l’extérieur des poumons, alors que le second feuillet tapisse la cage thoracique. Le pneumothorax est un épanchement d’air qui se forme entre ces deux feuillets. Il peut être causé spontanément dans des poumons atteints d’emphysème, par la rupture d’une bulle d’emphysème. Il peut aussi être provoqué par un traumatisme, par exemple un accident d’automobile ou encore l’installation d’un cathéter veineux central par voie sous-clavière.
Chez les patients fibro-kystiques, la formation de ces bulles d’emphysème fait partie de l’histoire naturelle de la maladie. Le traitement optimal de la maladie pulmonaire devrait au moins retarder la formation de ces bulles.
Un pneumothorax est accompagné d’une douleur au thorax – habituellement subite – augmentée par l’inspiration et associée à une accentuation variable de l’essoufflement.
Le traitement d’un petit pneumothorax (moins de 20 % du volume pulmonaire, tel qu’observé sur une radiographie pulmonaire) peut se faire par le repos sous étroite surveillance, et le problème peut en fait disparaître spontanément. En cas d’échec ou d’un pneumothorax plus important, il est nécessaire d’insérer un drain dans la plèvre, par anesthésie locale, entre les côtes, afin d’aspirer l’air qui s’y est introduit.
Dans le cas d’une récidive de pneumothorax, le traitement habituel comporte deux possibilités. La première solution est la pleurodèse chimique. Elle consiste en l’administration d’une « substance irritante » dans la plèvre, ce qui crée une réaction inflammatoire. Cette réaction provoque la réunion des deux feuillets de la plèvre, ce qui empêche l’air de s’introduire entre les deux. L’autre solution est l’intervention chirurgicale. Dans le cas particulier de patients fibro-kystiques pour qui on envisage une éventuelle transplantation pulmonaire, on préfère, dans les cas de récidive, répéter le drainage simple plutôt que recourir à la pleurodèse chimique ou à la chirurgie. En effet, ces dernières solutions amènent toutes deux la formation d’adhérences, bandes fibreuses de tissus cicatriciels qui se forment entre la surface des poumons et l’intérieur de la cage thoracique. Les adhérences constituent des complications qui peuvent rendre plus difficile la transplantation pulmonaire.
Dr michel Ruel
Joanie Bernier Inf., B.SC
Clinique de fibrose kystique du Centre universitaire de santé McGill (CUSM)
Montréal (Québec) CanadaNike Jordan