Fin février, j’assiste à une séance d’information donnée par la société Formons une famille, un des organismes avec qui on peut faire affaire pour l’adoption en Chine.
En Chine, il est illégal d’abandonner un enfant, alors les enfants qui sont mis à l’adoption auront toujours un passé inconnu pour les adoptants, puisque les parents biologiques ne seront jamais identifiés. Contrairement à ce qu’on peut penser, 30% des enfants mis en adoption sont des garçons. Il est cependant impossible pour les parents adoptants de choisir le sexe de l’enfant à accueillir.
Ce que je retiens du processus :
On doit avoir 30 ans pour déposer une demande, mais ils semblent très ouverts à une discussion sur le formulaire médical. Je trouve le tout très encourageant.
Le seul « hic », c’est qu’une fois qu’on a déposé notre demande, il y a une période d’attente de 7 à 8 ans (sans compter l’année supplémentaire avant que chéri ait 30 ans). Mais l’aspect positif de cette longue liste d’attente, c’est que dès que la demande est acceptée, on est certain d’aller chercher un enfant, faut juste vivre avec l’attente.
Autre aspect à considérer, pour nous qui aimerions une famille nombreuse, on ne peut déposer qu’une demande d’adoption à la fois à l’agence gouvernementale (le SAI). Donc pendant ces 8 ans d’attente, je ne pourrai pas faire d’autres demandes et devrai attendre 1 an après la venue de l’enfant pour en déposer une nouvelle.
Cependant, la bénévole (qui a adopté 2 enfants en Chine) nous parle de la possibilité d’adopter un enfant à besoins spéciaux. Une grille nous est remise sur les différents types de besoins, et on coche ceux qu’on est prêt à accepter. Je dois dire que je suis assez surprise du catalogue Sears des possibilités : anus imperforé, malformation à l’oreille, malformation congénitale du cœur, porteur de l’hépatite B, malformation physique (et on a le choix de chaque type), androgynisme, paralysie cérébrale, et j’en passe plein.
Bon, là je vais avoir l’air d’une pas d’allure, mais vous savez, une adoption en Chine, c’est autour de 30 000$, et il n’y a pas de « rabais » à choisir un enfant à besoins spéciaux. De plus, ils sont généralement mis à l’adoption plus vieux que les enfants en adoption régulière. Pourquoi je prends tout de même en note les informations à ce sujet? Le délai d’attente les amis, il varie de 6 mois à 2 ans après l’acceptation de la demande. De plus, la bénévole maman de 2 Chinois nous parle de son expérience : sa fille, elle l’a eue en adoption régulière, son gars, en adoption d’enfants à besoins spéciaux. Il avait une fissure labiale-platine qui avait été opérée avant qu’elle aille le chercher. Elle nous suggère de repartir avec la liste Sears et de faire nos recherches sur chaque besoin spécial, et de fixer nos limites en couple. Cependant, ce qu’il faut savoir, c’est que lorsqu’on reçoit une proposition d’enfant, on a 48h pour accepter ou refuser l’enfant (sans être pénalisé pour un futur jumelage en cas de refus) Il faut donc avoir un médecin qui sera disponible « rush » pour nous aider à prendre une décision sur la base du dossier médical de l’enfant.
Bon, tout ça, ça fait beaucoup d’information à digérer pour moi. Je comprends que je devrai commencer à m’informer sérieusement sur l’adoption internationale, que c’est tout un projet que celui-là. Est-ce que je suis prête à vivre avec ces délais-là, ou à m’embarquer avec un enfant à besoins spécifiques? Et l’homme, lui, qu’en pense-t-il?
Le fait d’envisager la possibilité d’un enfant à besoins spécifiques me fait revenir sur mon refus d’envisager l’adoption au Québec.Dans ma tête pleine de préjugés, tous les enfants se ramassant à la DPJ étaient des enfants à problèmes. Mais si cette option pouvait être la bonne?