Au Québec, il existe 2 types d’adoption : l’adoption régulière et l’adoption via le programme de banque mixte.
L’adoption régulière se produit lorsque le parent biologique consent, pour diverses raisons, à confier son enfant en adoption, ou encore lorsqu’un enfant est trouvé orphelin ou abandonné. Oui, cela arrive encore, mais comme c’est plutôt rare, le délai d’attente peut être très long… Celui-ci varie énormément d’une région à l’autre, et ce que l’on est prêt à accepter en tant que parent d’adoption aura aussi une influence sur ce délai, mais on parle d’une attente de 2 à 10 ans avant de recevoir une proposition d’adoption!
L’alternative à l’adoption régulière est l’adoption via le programme de banque mixte. Dans ce mode de fonctionnement, le parent biologique n’a pas consenti à l’adoption de son enfant; c’est plutôt la DPJ qui a retiré la garde de l’enfant à son parent biologique. Les raisons sont multiples et diverses, mais ce sont toujours des situations où il y a eu négligence ou abus physique et/ou psychologique. On peut penser, par exemple, aux situations suivantes : une mère ou un père itinérant, se prostituant, souffrant d’alcoolisme, de toxicomanie ou de maladie mentale sévère, ou encore un parent qui a violenté, agressé sexuellement ou négligé les besoins de son enfant (en ne lui apportant pas les soins nécessaires, en oubliant de le nourrir, de changer sa couche régulièrement, etc.). Bref, les situations menant la DPJ à retirer un enfant de son milieu ne sont jamais roses. Et quand les probabilités que l’enfant retourne vivre avec son parent biologique sont minces, cet enfant est confié à une famille d’accueil de type banque mixte, c’est-à-dire une famille qui aurait comme projet de vie de l’adopter. Cependant, ce type d’adoption n’est pas garanti et est un peu plus complexe que l’adoption régulière puisque le parent biologique a la possibilité de regagner la garde de son enfant s’il satisfait à certaines exigences dans un délai spécifique. Cela veut donc dire que l’enfant confié à la famille d’accueil peut demeurer en contact avec son parent biologique lors de visites supervisées par l’intervenant (travailleur social) attitré. Le parent d’accueil n’est pas présent à ces rencontres, qui ont généralement lieu dans les bureaux de la DPJ. Si, à la suite de son processus de réhabilitation, le parent biologique n’a pas amélioré ses aptitudes de façon significative, une démarche pourra être entamée en vue de lui retirer ses droits parentaux et une demande légale d’adoption pourra être présentée par la DPJ.
Bon, on s’entend, c’est un résumé TRÈS grossier! Chaque dossier est différent, car chaque situation est différente. Une situation très rose (du point de vue de la famille adoptive, bien entendu) pourrait ressembler à ceci : une mère qui a plusieurs enfants, tous déjà dans le système de la DPJ, et qui a échoué à toutes ses tentatives de réhabilitation, tombe enceinte une Xième fois sans consentir à l’adoption. À sa naissance, l’enfant lui est tout de même retiré, sans droit de contact, et ce dernier est confié à une famille d’accueil en vue d’une adoption. Une situation plus complexe pourrait ressembler à celle-ci : une mère d’un premier enfant âgé de 8 mois, ne sachant pas répondre adéquatement aux besoins de base de celui-ci, se fait retirer la garde suite à un signalement à la DPJ. L’enfant est alors confié à une famille d’accueil de type banque mixte et des visites supervisées avec la mère biologique ont lieu 3 fois par semaine au centre jeunesse. Cette dernière fait des progrès dans sa réhabilitation et, au bout de 12 mois, on lui rend la garde de son enfant.
Sachez cependant qu’on nous donne le choix, au tout début du processus, quant au risque que l’on est prêt à courir par rapport au retour possible de l’enfant avec ses parents biologiques. Je vous expliquerai tout ça en détail dans mes prochains textes!