Au début de l’été 2014, des rumeurs commencent à circuler dans les médias. Le gouvernement veut retirer la gratuité de la FIV * au Québec. Mon DEC terminé, nous savions que nous voulions recommencer nos démarches et la FIV était la suite pour nous.
En juin, j’appelle à la clinique pour ré-ouvrir mon dossier. Je savais que ça serait long, il faut remettre certains tests à jours, et attendre notre tour, on ne sera certainement pas les seuls à ce « garocher » en clinique de fertilité avant de revenir à l’ère où chaque essai coûtait entre 8000$ et 15000$.
Et ce délai d’attente me convenait, j’avais commencé un nouvel emploi, en agriculture, dans des serres de production de légumes, un emploi qui me mènerait sur le chômage pendant l’hiver.
Ça a été quand même rapide : en octobre, j’appelais la clinique, à mon jour #1, pour commencer la première FIV. Je travaillais encore, mais mon employeur était au courant de mon désir de reprendre ces démarches, alors je me sentais à l’aise de prendre quelques demi-journées de congé par semaine pour travailler à la réalisation de ce rêve!
Pour mettre toutes les chances de mon côté, j’ai commencé, un peu avant ce premier rendez-vous, des traitements d’acupuncture. Il semble que ça ait marché pour Céline Dion, pourquoi pas pour moi aussi! Nos assurances ne couvrent pas ce professionnel de la santé, mais il faut ce qu’il faut!
Alors, comment ça fonctionne une fécondation in vitro? On doit avoir une première écographie intra-vaginale, pour voir si notre utérus et nos ovaires sont prêts à une stimulation. Cette écho doit se faire entre le jour 2 et le jour 4 de notre cycle. Lorsque tout est correct, on commence des médicaments pour stimuler les ovaires et les follicules et les aider à faire mûrir des ovules. Dans mon cas c’était du Gonal-F et du Luveris. Deux jours après la première écho, on doit faire une prise de sang, pour doser les hormones présentes dans notre corps. Deux jours après la prise de sang, on a une autre écographie, pour voir comment réagissent nos follicules. Ce que l’on souhaite voir à l’écran, c’est au moins 6 follicules qui ont commencé à grossir; ensuite, on ajuste la médication en fonction des résultats de la prise de sang et de l’écho. De plus, selon la grosseur du plus gros follicule, on commence à prendre un médicament qui empêche l’ovulation (médicament en injection sous-cutanée, comme les autres); pour moi, c’était le Cetrotide. Deux jours après, on a une autre écographie, encore pour voir l’évolution des follicules. Ces derniers doivent avoir atteint une taille entre 15 et 20mm avant la ponction, alors on se boost d’hormone, avec écho aux 2 jours, jusqu’à ce qu’on ait atteint ces mesures. Ensuite, on prend un médicament pour provoquer l’ovulation, pour moi c’était du HCG, et exactement 35h plus tard, c’est la ponction d’ovule.
À ma première échographie, le docteur constate que j’ai un petit kyste sur un ovaire. Il empêche le démarrage d’une stimulation ovarienne. Encore une déception, on doit attendre mon prochain jour 1, qui ne surviendra pas avant un bon 35 jours dans mon cas. Ce kyste, ça pouvait être simplement l’enveloppe du dernier ovule qui a mûri, on me dit de ne pas m’inquiéter avec ça. Si ça se reproduit la prochaine fois, on pourra me faire prendre un cycle d’anovulants pour éviter l’ovulation et donc la formation de kyste.
Bon, on retourne dans l’attente alors…
* Je ne me lancerai pas ici dans un débat pour ou contre l’accessibilité aux traitements de l’infertilité, et le projet de loi 20. Vous pouvez lire un résumé de ce projet de loi ici : http://aciq.ca/projet-de-loi-20/ J’aimerais simplement dire que c’est un programme qui a fait ses preuves et qui a permis à de nombreux couples de devenir parents.