Pour mon premier suivi, la secrétaire avait réussi à coordonner la journée afin que je rencontre tous les professionnels qui me suivront. Et là, j’ai réalisé que je coûterais cher au système de santé! Mais j’ai tout de même droit à ma situation, non?!
J’arrive à ce rendez-vous vraiment excitée : je vais revoir mes cocos, et je vais pouvoir adresser mes millions de questions sur ma grossesse!
Pour commencer, l’endocrinologue, sa horde d’étudiants et l’infirmière en diabète de grossesse. Comme j’étais déjà intolérante au glucose (le stade qui précède le diabète), on m’informe qu’enceinte je risque de développer un diabète, et on me demande de vérifier mes glycémies après chaque repas (ça implique de se piquer le bout du doigt et de mettre une goutte de sang sur une bandelette qui sera lue par un glucomètre). Pas de problème, je le faisais déjà à l’occasion.
Ha, et monsieur, pour mes questions à propos de ma grossesse? Ce n’est pas moi, mais le prochain professionnel que tu rencontreras… ok!
Là vient l’échographie : wow, quel beau moment! La technicienne prend plein de mesures, dont la clarténucale. Le tout dure une heure. Chéri et moi on est en amour devant ces 2 crevettes qui barbotent chacune dans leur poche amniotique. (Je vous expliquerai les différences entre les types de jumeaux au prochain texte, mais les miens ont chacun leur piscine, ce qui est une bonne nouvelle). Ensuite vient une autre dame qui ne s’identifie pas (je conclus que c’est une infirmière), elle me parle un peu plus de la grossesse et m’explique que le médecin qui viendra fait partie de l’équipe de grossesse à risque qui me suivra lors de ma grossesse. C’est à ce médecin que je pourrai adresser mes questions. Pour vous permettre de bien identifier les différents médecins que je rencontrerai, elle, je la nomme Dr. Zen! Donc Dr. Zen entre et refait le tour de l’échographie, elle me confirme que la clarténucale est belle (pas de trisomie!!) mais me parle brièvement des risques encourus avec une grossesse gémellaire, dont le syndrome de transfuseur transfusé. Elle m’explique qu’on suivra ça de près dans les prochaines semaines.
C’est à ce moment-là qu’un résident entre dans la salle et nous informe que le prochain médecin qui doit me rencontrer aujourd’hui est pressé et que je dois le voir maintenant. Ok, mais… mes questions, je les pose quand? On me rassure, Dr Zen sera disponible après cette autre rencontre.
Prochaine équipe médicale : l’équipe de médecine interne. L’équipe est constituée de quelques médecins avec des spécialités bien diverses. Eux, ils se chargent de me suivre (moi, et non pas les bébés), comme j’ai une maladie chronique qui se conjugue à la grossesse. Le résident me pose plein de questions, puis on attend le médecin, Dr Pressée, celle qui m’a fait quitter Dr Zen… Je demande au résident si je peux retourner avec l’autre équipe médicale, car j’ai toujours mes questions à poser (et lui, de toute évidence, ne peut pas y répondre). Non, le médecin que tu dois rencontrer est pressé. Bon… Dans l’attente, comme le temps file, une infirmière vient me faire une prise de sang. Ensuite, la dame qui ne s’était pas identifié lors de l’écho vient m’informer que Dr. Zen a quittée, mais qu’elle-même pouvait répondre à mes questions. Bon, ok, mais comme je crois que c’est une infirmière, je choisis mes questions et en laisse certaines de côté. C’est à la toute fin, quand elle me fait un PAP test, que j’ai des doutes sur sa profession. Après son départ, je demande à une infirmière (bien identifiée) qui était cette personne : « C’est une résidente très compétente qui termine sa résidence dans quelques semaines, tu peux lui faire confiance. » (Grrrr, j’aurais pu lui poser toutes mes questions… Entre vous et moi, tous les résidents que je croise ont, semble-t-il, un complexe à s’identifier comme tels…)
Ensuite vient la nutritionniste, qui reste avec moi cinq petites minutes en attendant Dr Pressée. On parle un peu de mes habitudes, et elle me dit de bien penser à mettre des protéines dans chaque repas et collation.
Bon, Dr Pressée, qui au final est bien en retard, arrive enfin, et elle ne me pose pas plus de questions que le résident qui était passé avant elle.
Je sors de mon premier suivi de grossesse complètement épuisée par ce tourbillon de professionnels, et frustrée du côté impersonnel de la chose. J’aurai à m’habituer…