Chez les personnes vivant avec la FK, l’infection pulmonaire est le trouble le plus courant. Il s’agit toujours de la même cause : une désobstruction insuffisante des voies respiratoires liée à l’épaisseur et à la viscosité du mucus.
Dans des poumons normaux, l’oxygène de l’air ambiant est inspiré par le nez et la bouche, descend dans la trachée et passe par les bronches droite et gauche (larges voies respiratoires) et les bronchioles (petites voies respiratoires) pour arriver dans les millions d’alvéoles (sacs alvéolaires). C’est au niveau des alvéoles que l’oxygène passe dans la circulation sanguine pour être transporté vers toutes les parties du corps.
Pour faciliter le processus de la respiration, les poumons utilisent des méthodes naturelles de désobstruction. Les voies respiratoires produisent une fine couche de mucus qui capte la poussière et les bactéries respirées quotidiennement. Cette fine couche de mucus est entraînée vers la trachée par de tous petits poils vibratiles appelés cils, où elle peut être expectorée ou avalée.
Dans des poumons atteints de FK, le mucus est épais et visqueux, ce qui complique le travail des cils, soit l’évacuation du mucus. Au lieu d’être évacué, ce mucus épais s’accumule dans les voies respiratoires et les obstrue, ce qui peut provoquer une rétention d’air, une obturation des voies respiratoires et une infection.
Vous ne parviendrez jamais à prévenir toutes les infections, mais, en connaissant bien leurs causes, leur impact éventuel et leurs symptômes, vous pourrez en éviter certaines. Un traitement précoce, dès le premier signe d’infection (une intensification de la toux ou une sensation de fatigue, par exemple), peut contribuer à prévenir et à retarder l’atteinte pulmonaire. À la longue, les infections pulmonaires finissent par provoquer des dommages irréversibles dans les tissus pulmonaires.
Quelles sont les causes de l’infection pulmonaire?
Les bactéries, les virus et les champignons sont des germes qui causent des infections. Les bactéries occasionnent la plus grande partie des infections pulmonaires chez les personnes atteintes de FK. Les types de bactéries les plus courantes chez les adultes atteints de FK sont Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus et Haemophilus influenzae. Burkholderia cepacia et Stenotrophomonas maltophilia sont des bactéries moins courantes, mais peuvent aussi provoquer des infections chez certaines personnes atteintes de FK. Des virus et des champignons peuvent également être responsables d’infections.
Quels sont les types d’infections pulmonaires?
Il existe deux types d’infections pulmonaires : l’infection chronique et l’exacerbation aiguë (c’est-à-dire une aggravation soudaine des symptômes). L’infection chronique est une infection qui se manifeste pratiquement tout le temps; ses symptômes sont relativement bénins. Les exacerbations sont des périodes pendant lesquelles on observe une accentuation visible des signes et symptômes de l’infection, y compris un déclin de la fonction pulmonaire. Une aggravation nette ou soudaine des symptômes est en soi un symptôme d’exacerbation aiguë.
Que se passe-t-il lors d’une exacerbation aiguë?
Les infections entraînent le gonflement des voies respiratoires. Lorsque les voies respiratoires commencent à enfler, le passage intérieur devient plus petit qu’en temps normal. Le mucus devient plus foncé, plus épais et plus difficile à expulser. Votre organisme produit en outre plus de mucus qu’en temps normal, ce qui est une réaction normale vis-à-vis d’une infection. Ce mucus peut bloquer vos voies respiratoires, créant un lieu de reproduction idéal pour les bactéries qui, à leur tour, peuvent entraîner un nombre plus élevé d’infections.
Des infections à répétition endommagent de façon irréversible les voies respiratoires, rendant le mucus encore plus difficile à éliminer. De plus, lorsque vos voies respiratoires sont endommagées et obstruées, l’oxygène se rend plus difficilement et plus lentement vers les sacs alvéolaires de vos poumons; par conséquent, une quantité moins importante d’oxygène pénètre dans la circulation sanguine.
Comment puis-je diminuer la fréquence des exacerbations aiguës?
Un des meilleurs moyens de lutter contre les exacerbations aiguës consiste à entraver la survenue des infections. La prise des médicaments visant à réduire l’inflammation ou à éclaircir les sécrétions muqueuses, de même que les antibiothérapies prescrites par votre médecin (par inhalation ou par voie orale), peuvent contribuer à réduire la fréquence des exacerbations.
- Lavez-vous souvent les mains, particulièrement après avoir toussé ou touché du mucus.
- Dans la mesure du possible, évitez les contacts avec les personnes qui toussent ou sont atteintes d’une infection bactérienne ou virale, et les personnes qui souffrent d’une maladie respiratoire.
- Faites-vous vacciner contre la grippe tous les ans.
- Gardez votre nébuliseur, votre dispositif PEP et tout autre équipement bien propres et secs.
- Ne partagez pas votre équipement avec d’autres personnes.
- Évitez la fumée de tabac et toute autre source d’irritation (pollution de l’air, pollens, moisissures, fumée de barbecue, feuilles qui brûlent).
- Évitez de touchez vos yeux, votre nez et votre bouche ( les bactéries et virus peuvent passer de la surface de vos mains à l’intérieur de votre organisme).
- Changez régulièrement les filtres de la chaudière de votre maison; gardez les conduits d’air propres.
- Évitez les activités en plein air si la qualité de l’air est médiocre.
Signes et symptômes d’une exacerbation
Symptôme |
Explication |
Augmentation de la fréquence des quintes de toux ou de la toux nocturne |
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Augmentation de la quantité et de l’épaisseur du mucus, changement de couleur du mucus ou toute présence de sang dans le mucus |
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Accentuation de la fatigue (sensation de fatigue permanente) |
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Perte d’appétit et de poids |
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Aggravation de l’essoufflement |
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Fièvre légère (de 37,3 à 37,7 °C) |
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De quelle façon traite-t-on les exacerbations?
Dans le cas d’une exacerbation bénigne, votre équipe de soins procèdera à la révison et à l’ajustement de votre traitement d’entretien. Le traitement révisé peut comprendre : un ajout ou un changement d’antibiotiques, le début d’une antibiothérapie en aérosol (si cela n’est pas déjà compris dans votre routine quotidienne), l’augmentation de la fréquence des traitements de désobstruction des voies respiratoires au moyen de bronchodilatateurs (médicaments de soulagement dont le rôle consiste à détendre les tissus musculaires entourant les voies respiratoires pour les ouvrir et ainsi, faciliter la respiration), l’augmentation de l’apport calorique, une consommation accrue de calories et de liquides, et du repos. Parfois, des médicaments sont prescrits pour contribuer à éclaircir le mucus (un mucus plus fluide peut être plus facile à expectorer). Des exacerbations modérées ou graves nécessitent habituellement une antibiothérapie (à domicile ou à l’hôpital) et des traitements de désobstruction des voies respiratoires fréquents, en plus des autres traitements mentionnés ci-dessus (particulièrement le repos et une bonne alimentation).
Rappelez-vous par-dessus tout que le fait de réagir dès les premiers signes d’une infection, même légers, contribue à traiter de nombreuses exacerbations et prévient l’apparition d’infections plus graves.
Source
L’information présentée dans cette page a été adaptée d’un article de Joan Zulkosky, inf. aut., BSN, coordonnatrice en soins infirmiers de FK pour adultes, Washington University Medical School, St. Louis, Missouri