Par Charlène Blais, présidente du conseil d’administration
Magog (Québec)
Extrait du SVB2016
Le gouvernement libéral a adopté le programme québécois de procréation assistée en août 2010. Ce programme venait couvrir une partie des frais relié au traitement de l’infertilité. Grâce à ce programme, entre 2010 et 2015, un très grand nombre de bébés sont nés, venant combler des couples croyant impossible leur rêve de fonder une famille.
Le 11 novembre dernier, le gouvernement libéral a adopté la loi 20 venant limiter grandement l’implication de l’état dans le soutien apporté aux couples infertiles.
En effet, le texte de la loi met fin à la gratuité des traitements pour la remplacer par des crédits d’impôt pour les familles à faibles revenus. « Les familles dont le revenu s’établit à moins de 50 000 $ par année obtiendront un crédit d’impôt équivalant à 80 % du coût des traitements. De façon progressive, ce crédit d’impôt diminuera jusqu’à 20 % des coûts de traitement pour les ménages gagnant plus de 120 000 $. Cependant, aucun crédit d’impôt n’est applicable pour un couple qui a déjà un enfant[1]. »
Lorsque l’on considère que 99% des hommes et que 50% des femmes vivant avec la fibrose kystique souffrent d’infertilité, il est clair que cette loi est venue directement brimer notre communauté.
Vivre avec la fibrose kystique, c’est faire une certaine quantité de deuils à différentes étapes de nos vies, mais, grâce au programme québécois de procréation assistée, le rêve de fonder une famille était rendu possible pour certains d’entre nous. Avec la loi 20 vient s’ajouter à notre fardeau le deuil de ne pas pouvoir fonder une famille car, pour certains de nos membres, le crédit d’impôt n’est tout simplement pas suffisant pour se lancer dans ces démarches.
Monsieur Couillard, gageons que la communauté FK se souviendra de cette loi adoptée en ce jour du Souvenir 2015 lors des prochaines élections.
Chaque fois que je berce mes deux miracles issus du programme québécois de procréation assistée, je pense à tous ces couples infertiles qui n’auront pas ma chance, et je suis frustrée.
[1] http://aciq.ca/projet-de-loi-20/