Par Mélissa Doyon
Mon nom est Mélissa Doyon et je suis atteinte de fibrose kystique. En janvier 2015, je travaillais 30 heures par semaine alors que ma capacité pulmonaire était d’à peine 26 %. En mai 2015, j’ai dû réduire à 12 heures par semaine, car la maladie évoluait de plus en plus. En août 2015, j’ai complètement arrêté de travailler. Ça a été un deuil difficile à faire. Par la suite, les test ont débutés pour savoir si j’étais une bonne candidate pour la greffe.
J’ai eu une première rencontre avec l’équipe responsable des greffes à Montréal en novembre 2015.
Ensuite, en janvier 2016, j’ai séjourné à Montréal pendant une semaine pour passer certains tests que je ne pouvais pas faire à Québec. En février 2016, l’heureuse nouvelle est tombée : j’étais une bonne candidate pour la greffe. J’ai donc été mise sur la liste d’attente par Transplant Québec et, en septembre 2016, j’ai enfin reçu l’appel tant attendu du docteur
Pasquale Ferraro.
Cette journée-là, j’étais remplie d’émotions. Je suis montée dans l’ambulance : et ma deuxième vie allait commencer. Je suis entrée en salle d’opération vers 16 h 45 et j’en suis sortie vers 23 h 30. J’ai ensuite été placée aux soins intensifs et le processus de guérison a débuté. J’ai d’abord été intubée, mais le lendemain matin, à mon réveil, on me retirait déjà le tube. J’ai aussi été maintenue sous respirateur artificiel pendant 24 heures pour permettre à mes nouveaux poumons
de s’adapter. On me l’a ensuite retiré afin que j’apprenne à bien respirer par moi-même. La deuxième journée, j’ai réussi à marcher dans le corridor et dès la troisième journée, je quittais l’unité des soins intensifs pour monter à ma chambre au 8e étage de l’hôpital Notre-Dame. J’ai été hospitalisée pendant un mois et je suis par la suite restée à Montréal jusqu’en octobre, car pendant les trois semaines qui ont suivi ma sortie de l’hôpital, mes rendez-vous étaient hebdomadaires.
Je suis retournée chez moi vers la fin du mois d’octobre 2016. Malheureusement, dès novembre 2016 et durant les deux années qui ont suivi, j’ai été hospitalisée à de nombreuses reprises à l’IUCPQ à Québec, car je souffre de gastroparésie. Cette dernière a été causée pendant l’opération, alors que le chirurgien a accidentellement accroché un petit bout d’estomac.
Depuis ce jour, je dois vivre avec un tube d’alimentation de type gatro-jujénostomie à l’estomac. On a dû me gaver pendant un an et demi et maintenant c’est par là qu’on doit m’administrer mes médicaments, dont les antirejet, car vers la fin du mois de janvier 2017, mon corps a décidé de rejeter la greffe.
On a alors augmenté ma dose de cortisone, qui est un médicament antirejet, et tout est rentré dans l’ordre.
Ça fait maintenant quatre ans que j’ai reçu ma greffe et je prends du mieux de jour en jour. Je réussis à faire de
petites choses, comme mon ménage hebdomadaire. Cette année, j’ai même réussi à faire mon ménage du
printemps au complet.
Si je peux vous donner un conseil, c’est d’être patient après une greffe. Le temps arrange les choses et, malgré les complications que j’ai eues, je ne regrette aucunement ma décision.