Dès la naissance, le corps humain se défend tous les jours contre des milliers de microbes présents dans l’eau, dans l’air, dans les aliments et sur les objets. Avec l’évolution, le corps humain a développé un système de défense appelé « système immunitaire » pour se protéger contre ces microbes. Le système immunitaire a pour mission de détecter les intrus qui pénètrent dans l’organisme, comme les microbes, et de les éliminer.
Composition des vaccins
Les vaccins sont fabriqués de petites quantités de microbes responsables de certaines maladies. Ces microbes ont été traités pour leur enlever le pouvoir de transmettre les maladies. Cependant, ils demeurent capables de faire réagir le système immunitaire pour qu’il apprenne à se défendre contre eux. Les microbes traités que contiennent les vaccins peuvent être :
- des bactéries ou des virus entiers, morts ou affaiblis;
- des portions de bactéries ou de virus morts ou affaiblis.
Les vaccins actuellement distribués au Canada contiennent aussi plusieurs autres composants différents, par exemple :
- des milieux de culture, qui servent à multiplier les virus et bactéries qui entreront dans la fabrication des vaccins, par exemple les œufs de poule;
- des liquides de suspension qui servent à maintenir tous les composants du vaccin sous forme liquide, par exemple un liquide salé ou de l’eau stérile;
- des substances inactives qui facilitent la préparation et l’administration des vaccins. Voici des exemples de substances inactives :
- les agents de conservation ou les antibiotiques, qui servent à éviter la multiplication rapide des bactéries dans le vaccin;
- les agents de stabilisation, qui empêchent les virus ou les bactéries de se détruire durant la fabrication du vaccin. Ils les empêchent aussi de coller aux parois des fioles de vaccins, ce qui les rendrait moins efficaces;
- les adjuvants, qui sont utilisés pour augmenter l’efficacité des vaccins et assurer une protection plus durable contre les maladies.
Les vaccins peuvent être administrés de différentes façons à une personne. Ces façons varient selon le vaccin offert.
- Vaccin injectable, qui est introduit dans l’organisme par une piqûre faite à l’aide d’une seringue;
- Vaccin intranasal, qui est introduit dans l’organisme par vaporisation dans le nez, un jet dans chaque narine;
- Vaccin oral, qui doit être bu ou avalé.
Réaction du système immunitaire
Lorsqu’ils pénètrent dans l’organisme, les microbes affaiblis ou les parties de microbes contenus dans le vaccin provoquent une réaction du système immunitaire.
Comme c’est la première fois que le système immunitaire rencontre ces microbes, il produit des anticorps, c’est-à-dire un type de protéine, spécifiques pour les combattre.
Une fois créés, ces anticorps demeurent dans l’organisme pour une durée qui varie selon le vaccin. Certains vaccins protègent pour toute la vie ou presque, par exemple le vaccin contre l’hépatite B. D’autres vaccins protègent pour une période plus courte, par exemple le vaccin contre la grippe.
Lorsque ces mêmes microbes se présentent une nouvelle fois dans l’organisme, les anticorps sont alors capables de les reconnaître rapidement, car les anticorps se « souviennent » des tactiques à utiliser pour lutter contre eux. En d’autres mots, c’est un peu comme si l’organisme faisait un portrait-robot du virus ou de la bactérie afin de le reconnaître et d’intervenir rapidement la prochaine fois. Si le virus ou la bactérie qui cause réellement la maladie entre dans le corps après la vaccination, le système immunitaire saura se défendre rapidement et pourra anéantir la menace avant qu’elle ne devienne dangereuse.
Réaction inflammatoire
La vaccination provoque une réaction inflammatoire. Elle se manifeste souvent par de la douleur, une rougeur ou une sensation de chaleur à l’endroit où le vaccin a été injecté.
Cette réaction n’est pas anormale ni un signe de maladie. Il s’agit au contraire d’un mécanisme de défense, qui ressemble un peu à la décision d’une armée de rassembler ses troupes là où a lieu le combat. Ainsi, la réaction inflammatoire consiste à isoler et à protéger la zone du corps menacée par les virus ou les bactéries contenus dans le vaccin. Elle déclenche un mécanisme qui amène le plus de sang possible dans cette zone, ce qui permet aux différentes cellules du sang de combattre ensemble pour éviter l’infection.
De plus, la réaction inflammatoire force les cellules voisines de la zone menacée à se gonfler d’eau pour créer une véritable barrière de protection. C’est pourquoi il y a souvent de l’enflure à l’endroit où l’injection a été faite.
Efficacité
Comme tout autre médicament, aucun vaccin n’est efficace à 100 %. L’efficacité d’un vaccin dépend :
- de l’âge de la personne vaccinée;
- de la condition ou de l’état de santé de la personne vaccinée (ex. : grossesse, état de son système immunitaire);
- du degré de parenté entre les souches de virus qui circulent et celles que contient le vaccin.
Malgré cela, la vaccination demeure l’un des plus grands succès de la médecine. Elle est l’une des interventions les plus efficaces dans le domaine de la santé. L’Organisation mondiale de la santé estime que la vaccination permet d’éviter chaque année plus de 2 millions de décès dans le monde. Au Canada, le nombre de personnes malades a grandement diminué depuis l’introduction des programmes de vaccination en 1920.
Grâce à la vaccination, la variole a été éliminée de la planète. La poliomyélite a disparu du Canada et plusieurs maladies, comme la diphtérie, le tétanos ou la rubéole, y sont maintenant très rares. La principale cause de la méningite bactérienne chez les enfants, la bactérie Haemophilus influenzae de type b, est maintenant beaucoup plus rare. De plus, l’hépatite B a pratiquement disparu chez les plus jeunes car ils ont été vaccinés en bas âge.
La sécurité des vaccins
Les vaccins sont très sécuritaires. Ils sont fabriqués selon des normes de sécurité très strictes. Cependant, comme beaucoup de médicaments, les vaccins peuvent parfois provoquer des effets secondaires.
Le plus souvent, les effets secondaires des vaccins sont peu importants et temporaires. Il peut s’agir, par exemple, d’une fièvre légère ou d’une sensibilité à l’endroit où le vaccin a été injecté. Ces effets sont des réactions normales de l’organisme au vaccin.
Dans de très rares cas, la vaccination peut provoquer des réactions allergiques graves, de la même façon qu’une allergie peut se produire après la consommation d’un nouvel aliment. Les personnes qui administrent les vaccins sont en mesure de traiter ces réactions allergiques. C’est pourquoi il est recommandé de demeurer sur place au moins 15 minutes après avoir reçu un vaccin.
Les effets secondaires des vaccins sont constamment surveillés, au Québec et partout dans le monde. Cette surveillance permet de détecter les effets secondaires inattendus, graves ou rares et d’intervenir au besoin. Ainsi, lorsque les médecins et les infirmières constatent des réactions inhabituelles après une vaccination, ils doivent en informer les autorités de santé publique.
L’un des programmes de surveillance en vigueur au Québec est le programme québécois de surveillance des « effets secondaires possiblement reliés à l’immunisation » (ESPRI). Ce programme québécois est en lien avec le programme canadien de l’Agence de la santé publique du Canada et avec le programme international de l’Organisation mondiale de la santé.
Grâce à la recherche, les vaccins continuent de s’améliorer. Par exemple, le vaccin contre la coqueluche qui était utilisé dans les années 1950 a été remplacé par un vaccin qui cause beaucoup moins d’effets secondaires.
Source: Comprendre la vaccination, MSSS.