Fondateurs de «FK en musique»
Rencontrez deux membres FK fondateurs de l’OBNL FK en musique (FKM), un projet novateur et créatif pour la communauté fibrokystique !
Pouvez-vous vous présenter ?
GABRIELLE : Gabrielle Phaneuf, 29 ans, créative, différente, ambitieuse, déterminée, très impliquée dans mes projets. Je suis la fille qui s’adapte à tout, mais qui ne fit nulle part. J’aime le yoga, la danse, la cuisine et la musique électronique ! J’ai rencontré Jeffrey Carpentier en mai 2020 lorsque je l’ai appelé pour lui proposer une idée folle.
JEFFREY : Jeffrey P. Carpentier, 26 ans, organisateur d’événements, barman, bénévole depuis 2019 avec FK Québec et membre organisateur de Fibrose kystique en musique (FKM). J’ai rencontré Gabrielle Phaneuf à travers mes implications bénévoles en 2020.
Parlez-nous de votre parcours.
GABRIELLE : J’ai longtemps voulu me rebeller contre mes conditions chroniques. On m’a diagnostiqué la fibrose kystique à l’âge de 12 ans et le diabète à 18 ans. J’ai passé beaucoup d’années à vivre avec des symptômes que je ne comprenais pas. J’ai grandi avec des douleurs chroniques et un profond mal de vivre. Après avoir vécu de très longues années dans la noirceur et avoir atteint le fond du baril, j’ai commencé à voir ma vie autrement. En m’impliquant bénévolement pour la fibrose kystique de 2013 à 2019, j’ai développé un sentiment d’appartenance et d’« empuissancement » envers ma maladie et j’ai découvert une communauté tissée serrée. Plus forte de ces expériences de vie, j’ai choisi de voir ma maladie d’un autre œil et de l’utiliser à bon escient comme moteur d’action. J’étais loin de me douter que, deux ans plus tard, j’assumerais la gestion d’un organisme à but non lucratif avec une équipe bénévole en or (Jeffrey, Julie, Charley et Anaïs).
Comme Jeffrey est aussi atteint de fibrose kystique, nous avons tissé des liens très rapidement. Le fait d’être de la même génération, d’aimer la même musique et de partager le même diagnostic nous a rapprochés dès le premier appel.
JEFFREY : Tout a commencé il y a cinq ans lorsque j’ai joint le club entrepreneur du Cégep Montmorency. J’étais promoteur d’événements au bar La P’tite Grenouille à Montréal et une idée me démangeait : celle d’organiser un party avec tous mes amis. J’ai eu l’opportunité d’organiser le party officiel de « Fin de session Four Loko Montmorency ». L’amour fut immédiat et passionnel pour l’événementiel. Après avoir réalisé ce premier événement, je savais que c’était le chemin à suivre. J’ai alors changé de programme pour me diriger vers la gestion d’événements et lancement d’entreprise. J’ai obtenu mon diplôme en 2019 et la même année, j’ai chapeauté la création d’un festival de musique électronique que j’ai nommé Cap sur l’île à cause du lieu où ça se déroulait. Dans le cadre de ce festival, c’était important pour moi d’inclure un don pour la fibrose kystique. J’ai donné une partie de l’argent de la vente de billets à la cause. Le festival fut une grande réussite. Cela me donna la piqûre pour m‘impliquer davantage pour la communauté fibrokystique.
Qu’est-ce Fibrose kystique en musique ?
GABRIELLE : Fibrose kystique en musique (FKM) est un concept unique en philanthropie qui unit la musique et la fibrose kystique. Le 10 mai 2022, nous avons enregistré FKM comme OBNL auprès du Registraire des entreprises du Québec. FKM fait référence à la musique jouée pour la cause FK lors de nos campagnes de financement et de sensibilisation. Nous sommes une organisation à but non lucratif qui a pour but de sensibiliser la population à la maladie de la fibrose kystique, tout en amassant des fonds. Nous visons en moyenne deux événements par an.
Nous organisons des événements virtuels et présentiels qui réunissent des gens passionnés, des artistes, des DJ, des musiciens et des humains qui offrent bénévolement des performances musicales. Nos événements sont festifs, dynamiques, éducatifs, rassembleurs et jeunes.
JEFFREY : Notre offre de service dans l’événementiel est riche et diversifiée. Nous organisons plusieurs types d’événements et tous sont pour la cause : journée famille, soirée DJ underground version club ou version grand public, spectacle de variétés, événement de yoga, de musique, et plus encore. Nous explorons de nouvelles idées à chaque édition. Nous aimons faire affaire avec des commerçants de Montréal et des partenaires locaux qui nous encouragent et nous soutiennent en échange d’un peu de visibilité ou simplement pour faire la bonne action.
Quel est votre rapport à la musique ?
JEFFREY: Ma mère m’a inculqué les bienfaits de la musique très jeune ainsi que l’ouverture à la diversité des musiques qui nous entourent. Je suis un amoureux de la musique et je crois que chaque style de musique a son temps pour être écouté. Rarement, je peux me déplacer sans musique, car j’ai l’impression qu’il manque quelque chose. C’est aussi l’outil premier qui nourrit tous mes événements. La musique est rassembleuse et universelle. GABRIELLE : Mon rapport à la musique est naturel et viscéral. Peu importe où je suis dans le monde, elle fait partie de moi et de ma personnalité. Mes préférences musicales ont évolué à travers les années. Quand j’étais enfant, mon père faisait jouer de la musique les samedis matins pendant le petit déjeuner. Mon père était lui-même DJ dans son temps. Il m’a transmis sa passion lors de nos soirées karaoké où toute la famille chantait. Je connaissais toutes les paroles par cœur. Ma passion pour la musique s’est développée davantage au secondaire, au cours duquel j’ai fait deux ans dans l’orchestre symphonique de l’école où je jouais du cor français et de la clarinette. J’ai suivi des cours de danse pendant 15 ans et j’ai fait partie de la troupe de danse. Que ça aille bien ou que ça aille mal, la musique me console, me passionne, me fait pleurer ou me fait sourire. C’est l’une des plus belles choses au monde.
Comment vous est venue l’idée ?
GABRIELLE : Au moment où la pandémie est arrivée, nous étions sur le point d’entamer un gros événement pour la fibrose kystique. J’étais très impliquée, mais lorsque la date du 13 mars 2020 tomba, il n’était plus possible de le faire et l’entreprise décida d’annuler tous ses événements de collecte de fonds. Je n’acceptais pas l’idée d’abandonner et j’ai cherché un autre moyen de faire quelque chose. L’idée m’est venue en pensant à mes amis DJ et en m’imaginant danser pour la cause. J’ai appelé Jeffrey pour lui proposer un concept virtuel de financement pour la FK avec des performances de musique électronique en direct. Nous allions appeler ça : FK en musique.
JEFFREY : Lorsque 2020 arriva, Gabrielle et moi étions bien impliqués dans un comité pour la Marche FK. Nous devions être ambassadeurs de la cause et ramasser de grandes sommes d’argent pour l’organisation. Cela a immédiatement cliqué entre elle et moi lorsqu’elle m’appela. Je trouvais son idée originale et amusante. J’ai tout de suite embarqué, car je connaissais déjà plusieurs artistes DJ grâce au festival que j’avais organisé. Nous nous sommes mis à travailler ensemble pour créer ce nouveau concept de collecte de fonds virtuelle.
GABRIELLE : En mobilisant des producteurs de musique électronique à Montréal, nous avons rassemblé plus de 25 DJ sets et avons réussi à amasser plus de 2000 $ en seulement quatre jours. Nous avons continué tout en peaufinant notre concept. Nous sommes maintenant rendus à notre troisième collecte de fonds annuelle au profit de la fibrose kystique et du bien-être et notre objectif est 7000 $.
Quels sont vos plus beaux souvenirs ?
GABRIELLE : Mon plus beau souvenir est l’édition de décembre 2020, lorsque nous avons filmé des performances de musique au Salon Daomé, un club très connu et populaire à Montréal. En moins de six semaines, nous avons réussi à mettre sur pied une programmation complète de quatre jours de divertissement musical, avec de grands noms de la scène locale, comme le duo d’artistes Hicky & Kalo, celui de Horla, Jimmy Strip et Guillaume Michaud. Mon amie DJ Julie/Anne m’a aidée pour la production visuelle des performances. Nous avons réussi à dénicher des caméras grâce à un contact chez Solotech et à faire un montage, tout cela bénévolement. Cette édition restera à jamais gravée dans mon cœur et dans ma tête, car elle a été le véritable coup d’envoi de FKM. À la suite de cette édition, nous avons gagné le Prix Jeunesse par excellence en philanthropie–catégorie 18 à 35 ans pour souligner nos efforts.
Quels sont vos prochains projets ?
JEFFREY : Nous avons une vision à long terme. Nous souhaitons que FKM devienne une tradition annuelle de collecte de fonds pour la communauté fibrokystique et la communauté musicale à Montréal. Nous imaginons que, d’ici cinq ans, nous pourrons parler d’un objectif de 25 000 $ pour la campagne de financement.
GABRIELLE : Nous développons le marché au Québec pour l’instant. Éventuellement, j’aimerais étendre notre concept aux autres provinces canadiennes en français et en anglais. Dans cinq ans, on aura développé un volet clés en main d’organisation et d’animation musicale pour les événements liés à la fibrose kystique ou à la sensibilisation. Les gens embaucheront l’entreprise et son brand pour animer leurs événements.
Dans 10 ans, notre entreprise aura créé une tradition philanthropique annuelle, où les gens donneraient à la cause chaque année. L’entreprise aura grandi. Nos soirées auront gagné en notoriété et en crédibilité auprès de grands donateurs et acteurs touchés par la FK au Québec.
Nous aurons un comité dans plusieurs municipalités et villes pour être bien présents partout au Québec. Nous aurons une branche qui s’occupera du reste du Canada au complet.
Nous serons l’organisme phare et préféré dans le domaine des événements musicaux pour la fibrose kystique. Nous nous démarquons de plusieurs façons innovantes afin de faire passer notre message. Nous ferons ce que personne d’autre n’aura fait auparavant. Les exploits seront réalisés au cours des prochaines années.
Aimeriez-vous ajouter quelque chose ?
JEFFREY : Absolument, mais une entrevue en présentiel serait probablement meilleure pour élaborer davantage.
GABRIELLE : Jamais je n’aurais cru aller aussi loin avec seulement une idée ! Ceci est un signe que lorsqu’on croit en quelque chose, il faut foncer. Si j’avais écouté ceux qui n’y croyaient pas, je n’aurais jamais réussi. Croyez-en vous !